International

Hollande et Cameron en désaccord sur l’Europe

Par Nicolas Madelaine | 31/01 | 13:37 | mis à jour à 15:43

+ VIDEO. A l’occasion du sommet franco-britannique de ce vendredi, les deux leaders ont cependant annoncé un approfondissement de leurs collaborations dans des domaines vitaux.

François Hollande et David Cameron s’accordent sur leurs désaccords... - David Hartley/REX/REX/SIPA
François Hollande et David Cameron s’accordent sur leurs désaccords... - David Hartley/REX/REX/SIPA

Le sommet franco-britannique de ce vendredi a confirmé les relations schizophrènes entre les deux frères ennemis de l’Europe . D’un côté, un profond désaccord sur la question européenne et, un peu moins depuis «le pacte de responsabilité» français, l’économie. De l’autre, la mise en avant de coopérations concrètes dans des domaines pourtant vitaux comme la défense, l’énergie nucléaire et même le spatial.

Dans un vaste hangar et presque sous les ailes immenses d’un Voyager, un avion de transport militaire issu de la conversion d’un Airbus A330 - un symbole de coopération industrielle entre les deux pays -, le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron n’ont donc que pu constater qu’ils étaient en désaccord sur la question de l’Europe. J’aurais les changements de traités que je souhaite avant le référendum de 2017 sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’Union européenne, a en effet dit en substance David Cameron pendant la conférence de presse, tout en précisant qu’«il y avait déjà eu deux changements de traités en Europe plus un en préparation depuis que je suis Premier ministre». Ce à quoi a répondu François Hollande qu’il «n’y aurait pas de modifications des textes dans l’urgence», d’autant que les changements de traités majeurs doivent en France être validés par référendum.

Le virage libéral français salué

En matière d’économie, David Cameron a salué le virage plus libéral de l’exécutif français mais il a résumé la situation en disant : «Je suis un conservateur britannique, François est un socialiste français, ce serait bizarre que nous soyons d’accord sur tout.» Alors que l’économie britannique repart très vite depuis trois trimestres , le président s’est permis une petite pique en expliquant que la croissance que les deux hommes recherchaient était celle de long terme et non pas un «rebond technique».

Parallèlement, cependant, les délégations ont signé les accords qui avaient été évoqués ces derniers jours . Dans les drones de combat furtif, Paris et Londres sont ainsi prêts à mettre 120 millions de livres (145 millions d’euros) ensemble, plus 40 millions (48 millions d’euros) chacun de son côté. En outre, signe que les deux pays sont prêts à être interdépendants dans ce domaine, François Hollande a expliqué que la France était intéressée par le drone Watchkeeper de l’armée britannique, quand, inversement, le Royaume-Uni était intéressé par le VBCI français, un véhicule blindé.

Dans le spatial, un accord-cadre entre le Centre national d’études spatiales (CNES) et la United Kingdom Space Agency (UKSA), visant à renforcer la coopération, a été signé. David Cameron a évoqué un engagement de 15 millions de livres. Selon le «Financial Times», le déblocage de cette somme découle de l’augmentation du budget de l’UKSA, passé de 250 millions à 350 millions. Un chiffre encore faible par rapport aux 2,1 milliards d’euros pour le CNES. Les deux pays veulent travailler sur les satellites météorologiques et l’hydrologie des eaux de surface ainsi que la topographie de la surface océanique.

Accord sur le nucléaire civil

Dans le nucléaire civil, alors qu’EDF construit la première centrale britannique depuis 20 ans à Hinkley Point, le Partenariat France Monde Électricité (PFME) français et la Nuclear Industry Association (NIA) SME Partnership britannique, avec le soutien d’EDF Energy, sont parvenus à un accord pour contribuer ensemble à l’optimisation des opportunités pour les petites et moyennes entreprises dans leurs filières nucléaires des deux côtés de la Manche. Un spécialiste de ces questions notait aussi que la collaboration entre les deux pays dans la recherche se renforçait sensiblement. Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et le National Nuclear Laboratory vont notamment travailler ensemble sur les réacteurs du futur. Les deux pays discutent également de financer des doctorats co-encadrés par le CEA et des universités britanniques.

Enfin, François Hollande et David Cameron ont rappelé qu’aussi bien sur la Syrie, que sur le Mali et la Centrafrique, leurs pays partageaient les mêmes analystes de la situation. Ils ont fait savoir qu’il y avait 350 jihadistes français qui s’étaient impliqués dans le conflit syrien et 500 jihadistes anglais.

Écrit par Nicolas MADELAINE
Correspondant à Londres

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